Vous l’entendez vous aussi, ce mot qui pullule partout sur tous les réseaux et dans toutes les bouches ?
Ce mot est si joli, quel dommage de le banaliser, pire d’en faire un outil marketing…
Aujourd’hui, c’est un MUST, caser un « spirituel » ou « spiritualité » c’est LA clé pour appâter le client.
Si avec ça, tu clames que t’es authentique, bienveillante.e, et allez un peu voire ultra chamane (parce que oui aujourd’hui tout le monde s’auto-proclame chamane), c’est le combo gagnant !
Quel dépit …
Je suis toujours perplexe face à la monétisation des traditions étrangères par l’homme occidental.
De tous temps, il pille, ravage, s’approprie, presse le tout comme un citron pour s’en mettre plein les fouilles et clamer que c’est pour le bien de tous et surtout que Lui, il sait. Et de préférence, (pour son égo), il sait avant ses autres congénères en quête d’exotisme et de sensationnel.
Même dans le milieu de la spiritualité, il faut avoir l’exclu, le visuel vendeur qui envoie du rêve (et beaucoup de fake), la robe de falbala blanche, du nu dès que tu peux en placer pour prouver que t’es libre, libérée et en total raccord avec la nature… bref la bonne formule instagrammable.
J’essaie de ne pas juger, mais j’avoue que dans ma tête, ça bug un peu quand même. Donc mon avis et mon positionnement sont purement personnels et subjectifs. (tu as le droit de ne pas aimer et de ne pas être ok avec ce que je raconte).
Avant, on avait le marketing de masse, dit masculin. Gros meeting, le gars parle fort pour mettre le feu à la salle, il montre ses meilleures photos d’hôtel, de bagnole, de voyages. Money money money. Ensuite viennent la super nana, la meilleure femme du monde sans qui il n’est rien, et enfin les enfants géniaux … la meilleure famille ever. Tout ce que tu obtiendras si tu suis son programme.
Il te montrait qu’en plus d’être pêté de thunes, il avait une super hygiène de vie et laissait paraître ses tablettes par inadvertance à la sophie marceau et son nichon sauteur…
Moi ça me faisait penser à la zumba ; en 12 ans de danse, j’ai toujours refusé d’enseigner cette discipline. L’idée était top mais je n’ai jamais compris l’utilité de crier et gigoter exagérément, d’en faire des caisses jusqu’à parfois friser le ridicule, pour simuler que tu vies ta meilleure vie. Moi quelqu’un qui hurle et qui vocifère ça ne m’anime pas… juste ça me casse la tête. Mais il en faut pour tout le monde XD
Le marketing masculin ? Oh là là beurk criait-on !
Alors on a tout misé sur le féminin, aligné, doux, authentique, vulnérable, connectée, sacré, et j’en passe. Curieuse et inlassablement en quête de sens, évidemment je me suis engouffrée dans cette spirale. Fervente adepte de développement perso, je me suis baffrée d’infos jusqu’à tomber un jour sur la spiritualité.
Génial, tout un univers qui s’ouvre à moi et répond à tant de questions restées en suspens depuis mon enfance.
Mais après être tombée dans deux trois panneaux, je me suis vite aperçue qu’encore une fois, tout n’était pas vraiment clean, même chez celles qui paraissaient vraiment douces, tendres et éclairées. Pardon éveillées.
Après le masculin bourrin, nous voilà à l’ère du féminin too much. Du féminin sacré à toutes les sauces, un jour on s’appelle toutes déesses, puis prêtresses, puis soeurcières, puis louves (damn je suis encore à côté de la plaque moi qui suis Loutre … jamais dans la tendance celle là !). J'affectionne tous ces mots et ce qu'ils véhiculent. Mais pourquoi en changer chaque matin et ou les compiler à outrance jusqu'à parfois l'incohérence ?
On s’invente des titres sortis de partout et de nulle part, on brandit des paysages de rêves et des millions en un claquement de doigt si ton esprit est pur, aligné, connecté … on te les promet si tu prends l'offre, on se shoot ou se filme en train de chialer pour montrer qu’on est vulnérable (non mais what ???), on met notre nudité à contribution pour vendre une offre (nope les gars). L’ancienne poleuse que je suis, matée de travers juste pour le port d’un short s’en étrangle avec son mojito ! Et pourtant, j’aime tant la féminité, la sensualité, la mise en beauté et les photos, de la plus pilouteuse à la plus dénudée. Mais pas la nudité en tant qu'outil à visée lucrative… On a déjà notre dose avec les pubs tahiti douche et le savon à zézette, non les filles?
Lorsque j’ai créé Djimdo bien-être et ensuite Djimdo events, j’étais au taquet, sûre de moi et hyper enjouée face à cette nouvelle aventure !!!
Et puis il a fallu passer à l’étape communication. Et là, la peur de l’échec est venu me susurrer :
« attends, ne fonce pas tête baissée, regarde ce que font les autres quand même pour t’aligner à ce qui se fait »
« Tu ne publies pas assez, personne ne va te remarquer, force toi un peu, poste un truc bateau même elles le font quasiment toutes, et ça rapporte quand même des likes… »
« Tes photos sont franchement pas tops, tu ne seras jamais crédible face aux clichés pros des autres nanas »
« euh, je ne sais pas si tu as vu mais les retraites c’est végan hein, c’est devenu quasiment indissociable. Toi qui manges de la viande, ça fait pas très aligné tout ça. Bon après tu pourras en manger en cachette mais c’est pas très sérieux … déjà que tu fumes, c’est clairement pas spirituel tout ça ! »
Et plus je me questionnais, plus mon fil d’actualité débordait de posts sponsorisés ou non de spiritualité business. Parfois je recevais jusqu’à 10 notifs par jour d’un compte auquel je m’étais abonnée mais, comme il y a avait du contenu qui m’intéressait mêlé aux posts commerciaux, je me sentais contrainte de rester abonnée. Le trop plein jusqu’à l’overdose. J’ai failli quitter les réseaux à maintes reprises. Mais le lancement de mes projets me liaient tout de même à ce vecteur de communication qui, je le concède, n’est pas que celui dont il ne faut pas prononcer le nom… mais c’est un autre débat.
Tout ça pour dire que, au bout d’un moment, je ne me sentais plus du tout légitime d’utiliser le terme de Spiritualité pour étayer ma démarche, et je devenais même gênée de contacter des potentiels partenaires qui, parfois, me posaient la question de l’alimentation.
Je ne rentrais pas dans les cases.
Et je n’arrivais pas à suivre les conseils de la vilaine petite voix. J’avais l’impression de devoir travestir ma dignité.
Je n’avais pas envie de courir dans les champs vêtue d’une robe de falbala ou de foulards qui volent au vent, ni de poser nue dans la mousse ou les fougères pour étayer un post, de simuler des photos volées, ou ce fameux éclat de rire tellement artificiel pour simuler que je vis ma meilleure vie au quotidien. Je ne chante pas de mantra indien et ne dis pas non plus « Aho » comme le veut la tendance. Tout ça, ce n’est pas moi, Tchotchovi.
La peur de l’échec nous fait souvent prendre de mauvaises décisions.
Par peur de n’être pas reconnue, je me suis inquiétée de ce que je n’étais pas. Je me suis figée, convaincue que mon emballage (pas celui de mes produits mais bien le mien) n’était pas assez tape à l’œil.
Occupée à avoir peur, je ne me rendais pas compte que je ne regardais plus la spiritualité mais les gens qui en faisaient un usage … particulier et disons … personnalisé.
Heureusement, sur mon chemin j’ai trouvé des personnes fabuleuses et qui m’inspirent beaucoup comme Armelle Tsimine Coach, Marguerite Art Tarot, Auris Starseed Tarot, Mariel Quiroga… des femmes au rayonnement doux et chaleureux à la fois, emprunt de puissance et de gentillesse. Elles sont simples, élégantes et accueillantes dans leur posture, ont une multitude de choses à transmettre et à partager et le font en toute simplicité, en toute humilité malgré les joyaux qu’elles détiennent.
Ce sont des femmes comme celles-ci, des pépites comme celles-ci, qu’on a parfois la chance de trouver au milieu de ce dédale de nouveaux coachs/mentors/bientôt demi dieux ou déesses de la 5D.
Comme l'a dit Sadhguru : « être perdu est un grand privilège car cela signifie que vous n’êtes pas enchaîné ».
Cela m’a également permis de m’asseoir deux minutes pour réétudier ma carte et mon itinéraire. (Je te la joue cool mais en réalité ces deux minutes m’ont pris une éternité)
J’ai choisi je crois le chemin le plus long et le plus difficile ; un vélo ne peut emprunter l’autoroute comme le ferait un rolls ou un quelconque bolide. Mais il me permettra de prendre le temps d’évoluer dans la vraie vie, au contact de vrais gens. Il me permettra de m’arrêter ramasser les petits cailloux, les fleurs et les coquillages qui composeront ma propre spiritualité. Et de rencontrer des gens réellement authentiques qui ne s’attarderont pas sur l’emballage peu bling bling, mais seront plus soucieux de découvrir et d’offrir les trésors qu’il y a dans nos intérieurs respectifs.
Et pour trouver ces âmes, rien de tel que de reprendre ma plume. Si j’aime tant les mots, c’est que forcément cet amour est appelé à être partagé...
Et vous elle raconte quoi votre spiritualité ?
Avec un Amour aux couleurs de Ma spiritualité,
Tchotchovi
Djimdo Bien-être
Créatrice de la nouvelle DjimdoBox
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